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 L’interaction  en classe de FLE

La production orale est le point faible de l’enseignement des langues. Comment faire de la classe un lieu où les apprenants peuvent échanger spontanément ?Les trois points essentiels qui se discutent en classe de langue sont la compréhension, le fonctionnement  de la langue et l’évaluation et ces types d’échanges n’intéressent l’apprenant qu’une seule condition , si le professeur  lui donne l’initiative et celui-ci dit spontanément ce qu’il a compris ou non sans l’intervention du professeur. Envisagée de cette manière la grammaire peut susciter des interactions personnelles.

Une autre façon de transformer la classe dans une espace de communication réelle est le travail de groupe destiné à préparer une activité où les taches ont été précisées : jeu de rôle, simulation ou débat.

Quelles sont les phases du développement de la parole ?

A ce titre , le linguiste Lambert a publié beaucoup d’études dans la revue American of Psychology. Ses idées pouvant être résumées ainsi : Ce que les apprenants acquièrent le premier lorsqu’on se trouve en situation d’apprentissage dans le pays où la langue est parlée c’est le lexique et la phonétique. Tous les deux sont étroitement liés puisqu’on ne peut se faire comprendre sans une prononciation plus ou moins correcte. Puis viennent progressivement la syntaxe, la morphologie et, en fin, la bonne utilisation des registres de langues en situation de communication, c’est-à-dire lesrègles socioculturelles.

Cet ordre s’explique par la finalité même de la parole, celle de transmettre de l’information et être capable de la recevoir. Car, si l’on a une connaissance approximative des règles, mais beaucoup de lexique et une prononciation correcte, on peut transmettre de l’information. Mais avec des bonnes connaissances grammaticales et peu de lexique, on ne va pas très loin. Cela ne signifie  en aucun cas qu’il ne faut pas se préoccuper de grammaire, mais qu’on doit essayer de ne pas en être obsédé et corriger l’apprenant à chaque erreur de prononciation. En effet, celui-ci concentre toute son attention sur le contenu de ses propos et pas sur la forme. En revanche, l’effet de la correction peut devenir positif à deux conditions : si elle est faite en dehors  de la production et si l’apprenant est invité à la faire lui-même.

Après une centaine d’heures d’apprentissage, l’attention de l’apprenant se portera vers la morphologie et,satisfait de voir qu’il peut communiquer, celui-ci commence à s’intéresser à la correction de ses phrases.

Une autre acquisition tardive sera celle des règles socioculturelles, ce qui explique pourquoi on rencontre souvent des fautes culturelles dans les productions à partir de jeux de rôle. Les mauvais emplois doivent être corrigés, mais il faut comprendre  que ce n’est pas vital au début de l’apprentissage. Cu qui est important, c’est de pouvoir transmettre une intention de communication avec une certaine fluidité en se rapprochant des règles de la norme correcte.

Si on cherche à mettre en place la correction avant la communication, la seconde ne s’acquerra que tardivement, car la correction joue un rôle de frein à la fluidité.

 

Comment préparer les prises de parole en interaction ?

 

Toute prise de parole en interaction nécessite d’être capable de prendre la parole en continu et de comprendre le message reçu. L’interaction s’inscrit dans le schéma production-réception et entraine la construction collective du sens.

L’interaction ne doit se réduire qu’aux activités de type travail à deux car la construction de compétences propres  de communication ne s’acquiert que par un entraînement progressif dans des situations de communication simples puis complexes enbinôme par groupes de trois etc.

Pour permettre aux apprenants se désinhiber et d’être capable de prendre la parole, voici quelques pistes possibles :

En début des cours– rituels de début de séance : les devoirs à faire/ ce qui a été travaillé/ mini conversation sur un événement de la classe, un fait d’actualité, une excursion ou une visite etc

Pendant les cours–bilan des points positifs et à améliorer d’une prise de parole faite par un camarade/raconter une anecdote à propos de…/faire jouer des situations improvisées/discussions/négociations etc.

Fin de cours –jeu : devine qui ? devine quoi ?,  le perdu /une minute pour convaincre ton auditoire / cartes de jeux de rôle/bilan ce qu’ils ont appris de nouveau.

Pour aider les apprenants à réussir leurs productions orales, il faudrait réfléchir sur le dispositif de mise en œuvre.

Voici une fiche qui aide le professeur à bien préparer les prises de parole en classe :

  • définir le sujet en relation avec le thème de la séquence ou proche d’une situation de communication de la vie courante ;
  • bien cibler le niveau, cf . les descripteurs du CECRL
  • adapter en fonction du niveau et de la maturité la durée du temps de parole ou le nombre de phrases ;
  • penser aux modalités de travail en classe (devant la classe, individuellement, enregistréetc ) ;
  • préparer le fiche pour les apprenants(le plan, les outils linguistiques ou, un le plan d’un dialogue) ;
  • préparer une grille de phonologie ;
  • définir les critères d’évaluation ;
  • prévoir la correction des erreurs ;
  • envisager de donner la possibilité aux apprenants d’améliorer leur production et de repasser une deuxième fois.

Des outils pour développer la production orale en classe

La mise en œuvre de débats

Le premier point de cette démarche c’est d’établir le type de débats :

débat moyen d’apprentissage, débat objet d’apprentissage

 

 Démarche proposée pour un débat objet d’apprentissage :

1.définition du sujet par un brainstroming(classement en soleil : au tableau est dessiné un soleil, au centre duquel on note le thème et les apprenants doivent des mots qui seront écrits sur les rayons du soleil) ;

  1. recherche documentaire et lexicale ;
  2. analyse des stratégies de débat ;
  3. travail sur l’argumentation et sur les stratégies ;
  4. mise en place du débat : un groupe débat, un groupe observe aux moyens des critères ;
  5. analyse et affinement de la grille de critères.

Il ne faut pas choisir un sujet trop polémique ou trop passionnel. Il est très difficile pour les apprenants de s’exprimer en langue étrangère  quand les échanges sont basés sur trop d’affectif. C’est mieux de choisir un thème qui permet une vraie progression. L’objet du débat en étant de développer des compétences langagières liées à la situation de communication et non de prendre une décision en fin de débat.

En guise de conclusion …

Pour faciliter l’interaction en classe, il faut favoriser l’acquisition lexicale en fonction des besoins et laisser la grammaire se mettre en place, d’abord en tant que compétence de reconnaissance. Il faut aussi mettre l’accent sur la phonétique, une acquisition délaissée de nos jours qui doit être réhabilitée, car on ne peut pas se faire comprendre sans une intonation et des phonèmes corrects. Toutefois, il faut choisir une stratégie propre à l’interaction ( tour de parole, coopération, discussion informelles ou formelles, débat…) et favoriser des moments de prise de parole spontanée.

                                                                                                                                      BengescuOtilia

                                                                                                                                 ColegiulTehnic Nr.2

Bibliographie

 Coutrillon, Janine, Élaborer un cours de FLE, Hachette, Paris, 2003, pp.54.67.

Mureșeanu Ionescu, Marina., L’enseignement du français langue étrangère, Institutul European Iași, 2007, pp.76-83

Soubre Valerie et Prospert Pierre, Le Cadre European : une affaire de langue!, Dossier CEPEC no.80, Lyon,2010, pp.35-40