Profesor Bistreanu Eliana
Colegiul Tehnic Nr.2,Tg-Jiu, Gorj
Introduction
La compréhension orale est une des étapes fondamentales de la communication et dans l’acquisition d’une langue étrangère. Dans l’acquisition de la langue seconde, comme dans celle de la langue première, la compréhension précède l’expression. L’enseignant a un rôle important à jouer par rapport à l’écoute. L’écoute dans des situations authentiques est absolument nécessaire, car elle permet à l’élève de se familiariser avec les sons de la langue non maternelle, elle amène l’élève à s’appuyer sur les éléments du texte et les connaissances personnelles pour comprendre un message oral.
La perception auditive joue un rôle fondamental dans l’accès au sens et on ne peut percevoir que ce que l’on a appris à percevoir: elle évolue donc en cours d’apprentissage jusqu’à la maîtrise du système phonologique et le développement des compétences linguistiques et langagières. Mais, malheureusement,on est restreint par un programme surchargé et le nombre réduit de classes dans cette tentative de développer une aptitude de l’écoute et d’expression orale.
Une compétence primordiale – La compréhension de l’oral
Longtemps négligée, la compréhension de l’oral a gagné beaucoup de terrain les dernières années et a connu un rayonnement particulier avec l’entrée des documents authentiques dans la classe de langue. Le besoin de mettre les apprenants au contact de diverses formes orales, diverses situations de communication, de proposer diverses stratégies de compréhension deviennent de plus en plus évident. À ce qu’on sache,comprendre n’est pas une simple activité de réception : la compréhension de l’oral suppose la connaissance du système phonologique, la valeur fonctionnelle et sémantique des structures linguistiques véhiculées, mais aussi la connaissance des règles socioculturelles de la communauté dans laquelle s’effectue la communication sans oublier les facteurs extra-linguistiques comme les gestes ou les mimiques.
Le CECR met clairement en avant la notion de compétence et être compétent dans une langue, c’est avant tout pouvoir interagir socialement, et être donc capable de comprendre un locuteur particulier ou plusieurs locuteurs dans une conversation générale. Dans ce sens, il faut apporter à l’apprenant les outils nécessaires pour qu’il puisse mobiliser un ensemble de compétences linguistiques et extralinguistiques, ainsi que les stratégiesnécessaires à leur mise en place.
- Démarches envisagées pour entraîner la compréhension orale
- Proposer plusieurs situations sur une même thématique ou sur des thématiques proches un même champ lexical, séparées par des phases de lecture, d’expression écrite ou orale permettant de mémoriser le lexique;
- Favoriser l’attention et pour cela il convient donc d’une part de déterminer l’objet susceptible de focaliser l’attention, d’autre part d’installer des conditions favorables à l’écoute (silence, concentration);
- Motiver l’écoute, lui donner du sens en l’inscrivant dans un projet pédagogique susceptible d’intéresser les élèves.Ainsi, l’écoute doit s’inscrire dans une séquence qui lui donne tout son sens : l’élève écoute pour apprendre, comprendre, rêver;
- Solliciter l’attention et la concentration, veiller à installer un climat de classe favorable;
- Mettre les élèves en confiance (en s’appuyant sur leur réussite, en fournissant des aides) ;
- Entraîner la mémorisation. Dès les premiers temps de l’apprentissage, la mémoire auditive est sollicitée pour permettre aux élèves de reconnaître et de reproduire les phonèmes et les schémas intonatifs et accentuels de la langue étudiée. Mémoriser des comptines, puis des poésies, des chansons, tout cela aide à enrichir et renforcer le répertoire des sons, des mots, des structures;
- Favoriser la mise en œuvre de stratégies (éventuellement en fournissant des repères) ;
- Proposer des situations d’entraînement permettant à l’élève de repérer ses compétences, mais aussi ses difficultés éventuelles;
- Instaurer des temps de bilan, de mémorisation du lexique entre deux situations d’entraînement;
- Jouer sur la connexion et l’interdépendance entre la compréhension orale et les autres activités langagières (lire, écrire, parler pour mieux écouter…) dans le cadre de travaux par groupes de compétence par exemple;
- Donner à chacun des axes de progrès (en s’appuyant sur les descripteurs du CECRL) pour faciliter le passage de A1 à A2, de A2 à B1, de B1 à B2.
Pour améliorer la compréhension de l’oral de nos élèves, il faut avoir en vue quelques stratégies.
- Dans une première étape, il faut amener les apprenants à reconnaître la composition phonétique des mots (structure syllabique, séquence de phonèmes, accentuation des mots, tons), le rythme de la phrase, l’intonation, les élisions, etc.
Ceci est d’autant plus important que dans l’écoute d’un document oral, l’apprenant n’aura accès ni aux expressions du visage du locuteur, ni à sa gestuelle, éléments importants d’information.
Il s’agit aussi d’habituer son oreille à différents accents francophones et à différents registres de langues qui ne peuvent être perçus que dans une grande multiplicité de documents sonores.
b. Deuxièmement, il s’agit de faire acquérir à l’apprenant des stratégies d’écoute. On va lui demander de faire le bilan des stratégies qu’il a mises au point dans son propre système linguistique – ou dans celui d’une langue qu’il a déjà apprise, puis de les tester en français. Il va alors se rendre compte que ses stratégies ne fonctionnent pas vraiment et qu’il va devoir en développer de nouvelles qui, à leur tour, vont enrichir les premières. Il s’agit alors de rendre l’apprenant capable de repérer des informations, de les hiérarchiser, de prendre des notes, en entendant des voix, des rythmes, des intonations, des façons de parler et des accents différents. Ce travail d’appropriation de la langue orale doit amener les apprenants à s’exprimer plus aisément.
- Troisièmement, il s’agit de former l’apprenant-auditeur (et futur locuteur) à devenir plus sûr de luiet donc de plus en plus autonome pour agir et interagir en lui expliquant que ce n’est pas parce qu’il ne comprend pas tous les mots d’un texte qu’il ne comprend rien. Il s’agit ici encore de développer desstratégies de réception complémentairesaux stratégies d’écoute précédentes.
Ces stratégies recouvrent à la fois la reconnaissance du contexte et la mise en œuvre du processus de reconnaissance (phase d’ancrage). Pendant la réception du message, l’apprenant va à la chasse aux indices linguistiques et non linguistiques et à partir de son schéma de réception, construit sa représentation du sens. Il comble les lacunes potentielles du message par un jeu d’approximations successives ou par une coopération avec son/ses camarade(s) et parvient ainsi à la signification du message (phase de déduction). L’apprenant doit ensuite vérifier ses hypothèses (phase d’évaluation) et les réviser s’il y a lieu (phase de remédiation).
Les stratégies utilisées permettent de favoriser une compréhension partielle ou totale, globale ou détaillée du message. Dans tous les cas, il est nécessaire de placer l’apprenant dans une situation d’écoute active, de lui donner une tâche précise à accomplir avant l’écoute du document.
Il est possible également de le préparer à l’écoute par des activités de remue-méninges que l’enseignant met en place à partir des spécificités du document choisi: discussion sur le thème ou les aspects culturels abordés, activités ludiques centrées sur le vocabulaire comme les associations de mot à partir d’un mot donné, mise en relation du thème sonore par l’analyse d’une photo, etc.
- Types d’ activités de réception orale
Il y a plusieurs modalitésauxquelles l’utilisateur de la langue étrangère peut faire appel dans son processus d’enseignement-apprentissage mais l’écoute de discours authentiques permet à l’enseignant d’aborder certains éléments culturels de la francophonie:
– écouter des interviews, des conversations téléphoniques ou de la vie quotidienne;
– écouter des annonces publiques (aéroport, gares) pour capter des renseignements, une information globale;
– écouter les médias pour saisir une information particulière (météo, annonce publicitaire, etc);
– être spectateur (théâtre, réunion publique, conférence…) pour prendre des notes et comprendre une information détaillée;
– surprendre une conversation et saisir les implicites culturels qui surgissent dans le discours. Il s’agit de donner à l’auditeur tous les outils nécessaires pour qu’il devienne autonome donc pour agir et interagir sur des sujets plus ou moins complexes avec les Francophones qu’il rencontrera.
- Procédures d’exploitation pédagogiques
Les procédures d’exploitation doivent se présenter comme des aides à la réception et guider l’apprenant vers l’autonomie. Il est également important de les varier :
- questions orientées ou activités de justification,
- questions fermées ou grille d’écoute (activité efficace avec des documents qui sont longs),
- questionnaires à choix multiple,
- activités de repérage,
- grille à compléter,
- exercices à trous,
- puzzle ou exercice de reconstruction, etc., sans oublier les activités ludiques
- illustrer,
- dessiner,
- mimer
- mises en relation iconique(relier un document à un schéma, un tableau, etc.) qui conviennent particulièrement aux niveaux faux-débutants.
En terme d’apprentissage des langues, la compétence de compréhension orale est motivée par une technique d’écoute et pour un but précis : il s’agit d’écouter pour comprendre une information globale, particulière, détaillée ou implicite.
Toutes les activités qui favorisent le temps d’exposition à la langue étrangère ainsi que les exercices plus classiques de phonétique éduquent l’oreille et contribuent à une meilleure discrimination auditive.
Bibliographie
Porcher L.,Le Français langue étrangère, Hachette Éducation, CNDP/Ressources Formation, 1995;
Lebre-Peytard M.,Décrire et découper la parole, BELC, 1982 ;
Lhote E.,Enseigner l’oral en interaction. Percevoir, Écouter, Comprendre, Hachette, Autoformation, 1995.
Cadre européen commun de référence pour les languesdu Conseil de l’Europe (2000).